On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.” Clémenceau 

Mettre un bulletin anonyme dans une urne est pour nous un geste familier, mais comment sont nées la démocratie et la République ? 
En ce jour d’élections en France, allons puiser à la source.

Athènes, berceau de la DÉMOCRATIE

Au 8e siècle av. J.-C. est fondée la Cité-État d’Athènes, une cité autonome qui englobe non seulement la ville d’Athènes, mais également les territoires avoisinants. Plutôt qu’être dirigée par un roi, Athènes est alors gouvernée par un petit groupe de puissants aristocrates : c’est ce qu’on appelle une oligarchie.

C’est au cours de cette période oligarchique, ponctuée de quelques épisodes de tyrannies et de crises sociales, que se mettent en place les fondements de la démocratie athénienne.

Le terme « démocratie » vient du grec « dêmos », qui signifie « peuple », et « kratos », qui réfère au pouvoir : la démocratie est donc, littéralement, le « pouvoir du peuple ».

La conception grecque de la citoyenneté est spécifique : héréditaire, elle n’est attribuée qu’à celui capable de défendre la cité par les armes, ce qui exclut de facto femmes, esclaves et étrangers. Parfois, ceux-ci peuvent être naturalisés en cas de catastrophe démographique ou exploit militaire.

Seulement ~ 10 % de la population du territoire d’Athènes fait ainsi partie des citoyens.

Évidemment, la démocratie athénienne, fort différente de nos démocraties modernes, ne s’est pas implantée du jour au lendemain. La mise en place d’un régime politique où l’ensemble des citoyens pouvait participer à la prise de décision était inédite dans le monde grec. 

C’est donc graduellement que les institutions démocratiques ont vu le jour à Athènes.

Du VIII ème au VIème siècle avant J.C., 3 réformateurs vont intaller des mesures politiques et législatives qui favoriseront la participation des citoyens à la vie publique. 

Et le 3ème Clisthène, joue un rôle primordial à la fin du 6e siècle av. J.-C. pour remanier les institutions politiques d’Athènes et permettre la naissance de la démocratie. Clisthène répartit les citoyens en 10 tribus territoriales. De la sorte, tous les citoyens d’une portion de territoire, peu importe leur fortune ou leur naissance, font partie d’une même tribu. Cette réforme affaiblit la puissance de l’ancienne aristocratie et permet véritablement l’isonomie, c’est-à-dire l’égalité de tous les citoyens devant la loi, qu’ils soient riches ou pauvres.

Au début du 5e siècle av. J.-C., Athènes et les autres cités grecques entrent en guerre contre les Perses. Ce sont les guerres médiques (490-479 av. J.-C.).

Le peuple joue un rôle important dans les victoires grecques et, après la guerre, il se fait entendre activement dans la vie publique athénienne. 

C’est après les guerres médiques, au milieu du 5e siècle av. J.-C., qu’a ainsi lieu l’âge d’or de la démocratie athénienne.

Mais, hélas, en 322 av. J.-C., après la mort d’Alexandre le Grand, le pouvoir macédonien, qui a conquis Athènes, impose un régime politique oligarchique.

ROME, berceau de la RÉPUBLIQUE, en 509 av.J.C.

Ce mot vient du latin res publica qui signifie « chose publique » et réfère ainsi aux affaires publiques de la cité gérées collectivement par certains groupes de citoyens autorisées à participer à la vie publique.

En revanche, contrairement à l’Athénien qui, par son statut de citoyen, obtient automatiquement, peu importe sa fortune, tous les droits politiques au sein de la cité, la citoyenneté romaine ne s’accompagne pas de droits socio-politiques communs à tous. 

À Rome, la naissance et la fortune jouent un rôle primordial en ce qui concerne le droit de participer à la vie politique et la possibilité d’occuper des charges publiques.

De ce fait, contrairement au cas d’Athènes, la démocratie n’a jamais été instaurée à Rome. L’ensemble des citoyens n’a jamais réellement pu participer directement à la prise de décisions d’ordre public. Néanmoins, la République romaine est basée sur des institutions politiques qui permettent à certains citoyens de participer à la vie politique.

Comment votait-on à Athènes ?

𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒎𝒂𝒊𝒏 𝒍𝒆𝒗𝒆́𝒆

Répandu dans tout le monde grec, de la période classique à l’ère hellénistique, le vote à main levée était, par exemple, utilisé à Athènes par les juges lors des procès, pour l’élection des magistrats et la ratifications des décrets. 

 𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂𝒖 𝒋𝒆𝒕𝒐𝒏

À Athènes, les jurés de l’Héliée, le tribunal du peuple qui juge les affaires publiques et privées, exprimaient leur sentence, secrète et sans délibération, en versant un jeton “coupable” ou “innocent” dans une urne. La pratique est attestée dans le monde grec en général. 

𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂𝒖 𝒕𝒆𝒔𝒔𝒐𝒏

Dans l’Athènes classique, c’est un fragment de poterie, appelé ostrakon, gravé du nom d’un citoyen voué à l’exil. Cet ostracisme est voté contre des personages jugés dangereux pour la cité et la démocratie, mais est souvent le fait de jalousies et de rivalités. Ainsi Thémistocle, le héros de la Seconde guerre médique, doit s’exiler après un vote hostile.

𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒍𝒂 𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒕𝒕𝒆

C’est encore Athènes qui sert d’exemple ici, car de toutes les cités, c’est celle dont on dispose le plus de références texuelles et archéologiques. Au tribunal, dans les années 420, les jurés traçait sur une tablette de cire une ligne longue s’ils étaient favorable à la peine proposée par l’accusateur, courte pour celle suggérée par le coupable.

Si vous souhaitez des renseignements détaillés sur les procédures de vote à Athènes

https://books.openedition.org/momeditions/6423

À bientôt !! 🇫🇷 🗳️

Rosée à la Chandeleur, l’hiver à sa dernière heure

Comme beaucoup de fêtes, avant d’être religieuse, la Chandeleur fut païenne et latine, mais elle n’a cessé d’être symbole de renouveau, de lumière et de purification.
Elle a toujours eu lieu, le 01 ou 02 février car c’est le mois oú les jours commencent à rallonger et 

Février en latin vient de februare = se purifier 

La Chandeleur chez les romains,
fête du retour de la lumière et du soleil

La Festa Candelarum a donné son nom à notre Chandeleur. 
C’était déjà la fête des chandelles ou des lumières, en référence au mythe de Proserpine (Perséphone en grec), déesse des Enfers qui revenait sur terre, le 1er février, après avoir passé trois mois aux Enfers auprès de son mari Pluton.

Le retour de Proserpine, également déesse de la Lumière et des saisons avec sa mère Cérés, déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité signe l’arrivée de la végétation et le rythme des saisons. A travers ce mythe, Cérès se montre comme porteuse de blé et de flambeau, ce qui est souvent frappant dans les représentations  où l’or du blé est tendu comme une torche enflammée.

Le mois de février est aussi le dernier mois du calendrier romain, celui de la purification de Rome afin d’attirer la bénédiction des dieux et des ancêtres pour l’année à venir, lors des cérémonies des Lupercales et des Parentalia,durant lesquelles les Vestales déposaient des offrandes de gâteaux de blé qui rappellent nos crêpes actuelles.

Cérès a donné le mot céréales en français.

La chandeleur chez les celtes,
fête du feu purificateur, du renouveau et de la fertilité 

Brigit, bretonne et irlandaise, est barde, médecin, forgeron, métiers qui exigent un grand pouvoir magique.
Comme la Minerve romaine.
Sa transformation saisonnière en oiseau paraît constituer l’un des grands mythes de la religion celtique, celui des femmes-oiseaux.
Déesse du renouveau et de la fertilité, elle préside à la fête d’Imbolg, cérémonie de purification par le feu, comme les feux lustraux romains de Februa (février).

Cette fête a lieu le 1er février et c’est également la célébration de la lactation et de la fertilité, car c’est le début de la saison où allaitent les brebis.

La Chandeleur dans la religion catholique,
Jésus porteur de lumière 

Présentation de Jésus au Temple

Le 02 février, 40 jours après la naissance de Jésus, c’est la dernière fête religieuse de Noël après l’Épiphanie 
car voilà qu’en 472, le pape Gélase 1er christianisa cette fête païenne qui donna alors lieu à une procession aux flambeaux jusqu’à l’église où se déroulait la bénédiction des cierges lors d’ une messe solennelle, ce afin de rappeler aux fidèles la montée de Joseph et Marie, portant Jésus au Temple et la purification de la Vierge, selon la tradition juive.

À l’issue de cette messe, chaque fidèle rapportait chez lui un cierge auquel on prêtait des vertus purificatrices.

Mais pourquoi mange-t-on traditionnellement des crêpes
à la chandeleur ?

Au Moyen Âge, de plus en plus de pèlerins furent envoyés à Rome pour faire bénir leurs cierges par le Pape et ce dernier se devait de les nourrir de pain…qui finit par se faire rare..
On dilua alors la farine pour en faire de fines galettes..qui sont devenues les crêpes.
Rondes et dorées, elles évoquent le disque du soleil et sa lumière. Et s’accompagnent de bolées de cidre.

voici leur recette :

Les paysans, plus attachés à leurs terre, attribuèrent aux cierges et aux crêpes de nombreux pouvoirs magiques et ainsi naquirent des nombreux dictons.

Si vous voulez les découvrir, ainsi qu’une anecdote sur Napoléon, ouvrez le document

Á bientôt ! 🥞🍻…