Je me nourris exclusivement d’insectes, je ne bois pas de sang : ce n’est qu’un mythe. Et je suis votre amie, la pipistrelle qui mange jusqu’à 3 000 insectes chaque nuit d’été. Ne suis-je pas jolie ?
Pourtant, depuis toujours, animal mystérieux, je frappe votre imagination et je suscite peur et répulsion… Vous me prêtez des pouvoirs maléfiques. Au Moyen-Âge, vous me surnommiez « suppôt de satan » et me clouiez aux portes des granges pour éloigner sorcières ou vampires !
Contes et légendes de chauves-souris
Il y en a heureusement vraiment pour vous aider à m’aimer.
Ma légende préférée, celle de mon origine
La nuit s’use à force de servir. Elle ne s’use point par le haut, dans ses étoiles. Elle s’use comme une robe qui traîne à terre, entre les cailloux et les arbres, jusqu’au fond des tunnels malsains et des caves humides.
Il n’est pas de coin où ne pénètre un pan de nuit. L’épine le crève, les froids le gercent, la boue le gâte. Et chaque matin, quand la nuit remonte, des loques s’en détachent, accrochées au hasard.
Ainsi naissent les chauves-souris.
Et elles doivent à cette origine ne pouvoir supporter l’éclat du jour.
Filles de la nuit, elles ne détestent que les lumières, et, du frôlement de leurs petits châles funèbres, elles cherchent des bougies à souffler.
Extrait des histoires naturelles de Jules Renard
Les Minyades : des chauve-souris dans la mythologie grecque – Minyades
La mythologie grecque n’est pas reste qui me prête des origines divines, moins sympathiques toutefois :
Les Minyades, filles du roi Minyas d’Orchomène de Béotie, cité grecque située à l’embouchure d’une rivière dans laquelle finissait l’Hippocrène, lieu de prédilection des Muses, dans les écrits des poètes.
Elles étaient trois: Leucippé (Λευχίππη), Arsinoé (Άρσινόη) et Alcathoé (Άλχαθόη). Selon la légende, elles refusèrent de se rendre à des bacchanales et de s’adonner au culte de Dyonisos. Pour se venger le dieu les punit en les frappant de folie. elles démembrèrent Hippase, le jeune fils de Leucippé et furent alors transformées en corbeau, chauve-souris et hibou. Ce crime sanglant et son expiation sont à la base de la fête béotienne des Agrionies, qui évoquaient le caractère cruel et féroce du dieu Dionysos.
Héroïne dans le Levant espagnol
Je figure dans le blason, dans les armes, sur l’étendard, sur les monuments, les médailles, les monnaies et beaucoup d’autres objets, comme les plaques d’égouts, notamment dans les provinces de Valence, d’Albacète, de Teruel et de Majorque.
En effet, Jacques Ier le Conquérant (1208-1276), roi d’Aragon, opposé aux Maures à Buirana près de Valence, vit entrer une chauve-souris « rat-penat » dans la tente royale où elle se mit à crier. Il est aussi rapporté qu’une sentinelle des troupes royales, réveillée par une chauve-souris, prévint toute la garnison; les Maures, alertés à leur tour, prirent la chose pour un mauvais présage, et après six siècles de présence partirent définitivement sans combat.
Le roi prit cela pour un bon augure et il estima que la chauve-souris méritait d’occuper une place d’honneur.
Après le départ des Maures, Jacques Ier mit la chauve-souris au plus haut de son étendard.
Il n’y a rien d’étonnant à ce que la chauve-souris ait joué un rôle important dans le déroulement de ces événements, surtout quand on sait que dans une partie du monde, cet animal est le symbole du bonheur, de la chance, de la longévité et de bien d’autres qualités, alors qu’ailleurs, c’est un signe de mauvais augure, de mort, de ténèbres et toutes autres calamités.
Mais qui suis-je vraiment ?
Si vous voulez me découvrir vraiment et en finir avec vos craintes lorsque vous me voyez, consultez ces articles très intéressants
😉 Ou encore , savoir pourquoi je dors la tête en bas .
Si vous lisez toutes ces belles légendes à vos enfants, ils apprendront à m’aimer et à me protéger.
Et La Fontaine lui-même m’a consacré une fable
À bientôt !🦇🦇