« Les chiens parlent, mais seulement à ceux qui savent écouter » Orhan Pamuk

« Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre.
Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. » Le Petit Prince

Vulcain et moi avons partagé 14 belles années et pour lui rendre hommage, les plus belles citations du Petit Prince de Saint Exupery et l’histoire de ces fidèles compagnons, à travers les âges.

Je n’ai pas eu le courage de composer moi-même un article, je me contenterai de vous inviter à lire ces deux textes , dont j’ai copié ici quelques passages:

https://www.animo-petfood.com/blog/place-du-chien-a-travers-les-ages-n48

https://www.animo-petfood.com/blog/domestication-du-chien-n47

Le loup père de tous nos chiens.

« Il y a 14 000 millions d’années, commence une relation entre le loup et l’homme. Quelques millions d’années plus tard ce loup apprivoisé donnera naissance à une nouvelle espèce que l’on appellera bien plus tard le chien. Le chien est présent dans l’histoire de l’homme depuis toujours. D’animal utilitaire dans l’antiquité et le moyen-âge, il est ensuite progressivement passé à un statut danimal de compagnie puis à un statut d’animal familier et fait partie intégrante de la famille humaine » 

En Egypte Ancienne

En Egypte ancienne, le chien fit l’objet d’un véritable culte, à tel point que son meurtrier était passible de la peine de mort toutefois, son rôle de gardien et de chasseur n’était pas remis en cause.

Ils devinrent des divinités, dont Anubis, fils d’Isis et d’Osiris, dieu du Désert et de la Nécropole et protecteur des embaumeurs. 

Anubis, représenté comme un grand canidé noir

En Grèce Antique

La littérature grecque antique rend hommage à ce lien profond qui unissait Argos et Ulysse dans ce fameux livre qu’est l’Odyssée d’Homère.
Délaissé après le départ de son maître, Argos le reconnut dès son retour à Ithaque, vingt ans plus tard, et en mourut de joie.

Argos reconnaît son maître Ulysse

« On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. 
Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis.
Si tu veux un ami, apprivoise-moi »

À bientôt ! 🐕🐕

Rosée à la Chandeleur, l’hiver à sa dernière heure

Comme beaucoup de fêtes, avant d’être religieuse, la Chandeleur fut païenne et latine, mais elle n’a cessé d’être symbole de renouveau, de lumière et de purification.
Elle a toujours eu lieu, le 01 ou 02 février car c’est le mois oú les jours commencent à rallonger et 

Février en latin vient de februare = se purifier 

La Chandeleur chez les romains,
fête du retour de la lumière et du soleil

La Festa Candelarum a donné son nom à notre Chandeleur. 
C’était déjà la fête des chandelles ou des lumières, en référence au mythe de Proserpine (Perséphone en grec), déesse des Enfers qui revenait sur terre, le 1er février, après avoir passé trois mois aux Enfers auprès de son mari Pluton.

Le retour de Proserpine, également déesse de la Lumière et des saisons avec sa mère Cérés, déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité signe l’arrivée de la végétation et le rythme des saisons. A travers ce mythe, Cérès se montre comme porteuse de blé et de flambeau, ce qui est souvent frappant dans les représentations  où l’or du blé est tendu comme une torche enflammée.

Le mois de février est aussi le dernier mois du calendrier romain, celui de la purification de Rome afin d’attirer la bénédiction des dieux et des ancêtres pour l’année à venir, lors des cérémonies des Lupercales et des Parentalia,durant lesquelles les Vestales déposaient des offrandes de gâteaux de blé qui rappellent nos crêpes actuelles.

Cérès a donné le mot céréales en français.

La chandeleur chez les celtes,
fête du feu purificateur, du renouveau et de la fertilité 

Brigit, bretonne et irlandaise, est barde, médecin, forgeron, métiers qui exigent un grand pouvoir magique.
Comme la Minerve romaine.
Sa transformation saisonnière en oiseau paraît constituer l’un des grands mythes de la religion celtique, celui des femmes-oiseaux.
Déesse du renouveau et de la fertilité, elle préside à la fête d’Imbolg, cérémonie de purification par le feu, comme les feux lustraux romains de Februa (février).

Cette fête a lieu le 1er février et c’est également la célébration de la lactation et de la fertilité, car c’est le début de la saison où allaitent les brebis.

La Chandeleur dans la religion catholique,
Jésus porteur de lumière 

Présentation de Jésus au Temple

Le 02 février, 40 jours après la naissance de Jésus, c’est la dernière fête religieuse de Noël après l’Épiphanie 
car voilà qu’en 472, le pape Gélase 1er christianisa cette fête païenne qui donna alors lieu à une procession aux flambeaux jusqu’à l’église où se déroulait la bénédiction des cierges lors d’ une messe solennelle, ce afin de rappeler aux fidèles la montée de Joseph et Marie, portant Jésus au Temple et la purification de la Vierge, selon la tradition juive.

À l’issue de cette messe, chaque fidèle rapportait chez lui un cierge auquel on prêtait des vertus purificatrices.

Mais pourquoi mange-t-on traditionnellement des crêpes
à la chandeleur ?

Au Moyen Âge, de plus en plus de pèlerins furent envoyés à Rome pour faire bénir leurs cierges par le Pape et ce dernier se devait de les nourrir de pain…qui finit par se faire rare..
On dilua alors la farine pour en faire de fines galettes..qui sont devenues les crêpes.
Rondes et dorées, elles évoquent le disque du soleil et sa lumière. Et s’accompagnent de bolées de cidre.

voici leur recette :

Les paysans, plus attachés à leurs terre, attribuèrent aux cierges et aux crêpes de nombreux pouvoirs magiques et ainsi naquirent des nombreux dictons.

Si vous voulez les découvrir, ainsi qu’une anecdote sur Napoléon, ouvrez le document

Á bientôt ! 🥞🍻…

« Danser, est-ce taire un cri ? » Rainer Maria Rilke

Pierre Brueghel le Jeune 1592

En cette aube grise et sale du 12 juillet 1518 qui peine à chasser la nuit, Frau Mermette est réveillée par les gémissements de son bébé:

Manger, manger…

Elle s’approche du berceau, prend son enfant dans les bras  « et sort, chancelante dans la nuit et en un décor de famine et de maladies. 
Accrochée à une tringle rouillée, l’enseigne du graveur d’en face grince sous l’effet d’une brise légère. L’épouse du tonnelier a des allures squelettiques de chienne famélique qui retourne au vomi.

Manger… Manger…
Il n’y a plus rien pour s’alimenter chez elle et son mari. »*

Elle se dirige tout droit vers le pont du Corbeau sous lequel coule le Rhin, y jette son nourrison et, sans un regard en arrière, se dirige tout droit vers la place de la Cathédrale de Strasbourg où elle se met à danser.

Seule. Sans musique. Jour après jour, regard vide et levé vers le ciel, elle danse, danse sans pouvoir s’arrêter, malgré ses pieds en sang ..

Mais voilà qu’une personne, puis 10 la rejoignent dans cette danse erratique. Une dizaine de jours après, ils sont une cinquantaine à ses côtés, hommes, femmes, enfants… et bientôt plus de 400 sèmeront la terreur et la mort dans les rues de Strasbourg.

S’agit-il vraiment d’une danse ?
Pourquoi cette transe étrange les a-t-elle saisis?

Rien de gracieux ni de joyeux ! bras et jambes épuisés de mouvements spasmodiques, leurs vêtements trempés de sueur leur collent à la peau et révèlent des corps squelettiques;
Tous ont le même regard vague tourné vers le ciel, leurs cris déchirants comme un appel à l’aide aux dieux..

« ON N’A PLUS RIEN, ALORS ON DANSE. »

Il s’agit d’une danse du désespoir. Une femme, entrée dans le cercle a crié « On n’a plus rien, alors on danse. »
En effet, le clergé terrorise la population et lui fait payer fort cher le rachat de ses péchés, pour éviter l’enfer et l’enterrement dans la partie non bénie de la ville. (scandale des indulgences, qui chassera le catholicisme, remplacé quelques années après par le protestantisme).
Une invasion turque menace.
Strasbourg est victime de plusieurs catastrophes naturelles.

La famine est là. 

Une très étrange solution mise en place par la ville 

Comme l’épidémie s’aggravait, les nobles et le clergé inquiets demandèrent l’avis des médecins .
Ce n’est pas une crise d’épilepsie collective: les danseurs ne bavent pas. 
Ni une crise d’ergotisme (moisissure du seigle, qui produit des hallucinations.
Est alors évoquée une « maladie naturelle », causée par un « sang trop chaud ».

Pèlerinage des épileptiques de Moelenbeek, Bruegel le Jeune, 1592

Les autorités pensèrent en finir en soignant le mal par le mal : ils encouragèrent les danseurs en établissant un marché aux grains et en construisant une scène en bois.
Ils pensaient en effet que les malades ne s’arrêteraient de danser que s’ils pouvaient le faire sans interruption jour et nuit jusqu’à épuisement. Pour améliorer l’efficacité du traitement, les autorités embauchèrent même des musiciens pour maintenir la danse des malades.
Les danseurs furent nourris et le quartier mis en quarantaine pour que cesse la contagion.

2000 des 16 000 strasbourgeois d’alors dansèrent pendant 2 mois. 
Puis, aussi soudainement que ça avait débuté, tout s’arrêta. Sans raison.

La peste dansante

  • Une histoire vraie, très peu connue car longtemps cachée par l’Eglise. Pourtant largement documentée par archives, médecins, et chroniqueurs de l’époque, et même citée par William Shakespeare qui l’a nommée « The dancing Plague »  La Peste dansante
  • Lire aussi ce magnifique et terrible poème de Baudelaire sur la mort la danse macabre 
    « Elle a la nonchalance et la désinvolture
    D’une coquette maigre aux airs extravagants. »
  • * En 2018, Jean Teulé, de sa signature si singulière,  en a fait un roman extraordinaire.

Dansez, c’est ce que l’on peut répondre au désespoir

Pour un zeste de beauté après cette triste et macabre histoire, Strasbourg aujourd’hui.

À bientôt !  ☠️💀