“Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.” Le Petit Prince
Vulcain et moi avons partagé 14 belles années et pour lui rendre hommage, les plus belles citations du Petit Prince de Saint Exupery et l’histoire de ces fidèles compagnons, à travers les âges.
Je n’ai pas eu le courage de composer moi-même un article, je me contenterai de vous inviter à lire ces deux textes , dont j’ai copié ici quelques passages:
“Il y a 14 000 millions d’années, commence une relation entre le loup et l’homme. Quelques millions d’années plus tard ce loup apprivoisé donnera naissance à une nouvelle espèce que l’on appellera bien plus tard le chien. Le chien est présent dans l’histoire de l’homme depuis toujours. D’animal utilitaire dans l’antiquité et le moyen-âge, il est ensuite progressivement passé à un statut danimal de compagnie puis à un statut d’animal familier et fait partie intégrante de la famille humaine”
En Egypte Ancienne
En Egypte ancienne, le chien fit l’objet d’un véritable culte, à tel point que son meurtrier était passible de la peine de mort toutefois, son rôle de gardien et de chasseur n’était pas remis en cause.
Ils devinrent des divinités, dont Anubis, fils d’Isis et d’Osiris, dieu du Désert et de la Nécropole et protecteur des embaumeurs.
Anubis, représenté comme un grand canidé noir
En Grèce Antique
La littérature grecque antique rend hommage à ce lien profond qui unissait Argos et Ulysse dans ce fameux livre qu’est l’Odyssée d’Homère. Délaissé après le départ de son maître, Argos le reconnut dès son retour à Ithaque, vingt ans plus tard, et en mourut de joie.
Argos reconnaît son maître Ulysse
“On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Il achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi”
Le Jour de l’An, également appelé jour de la St Sylvestre, est en quelque sorte sacré.
La date du jour de l’an peut varier d’un pays à l’autre selon son calendrier (solaire comme le nôtre) ou luni-solaire (comme le calendrier chinois).
il marque notre destin pour toute l’année à venir.
C’est une date de grande superstition où paroles, actes, rencontres, nourriture et dons sont des signes porte-bonheur et chaque peuple a ses codes et ses rites immuables de “passage” pour éloigner le mauvais sort et attirer la chance lors des trois coutumes universelles du nouvel an :
le réveillon, les voeux, les étrennes.
Chants, danses, toasts, embrassades se font dans la joie, la lumière et le bruit pour enterrer la vieille année et fêter la naissance de la nouvelle sous les meilleurs auspices. Musique, cotillons,bougies et feux d’artifice ayant toujours eu le pouvoir de faire fuir les mauvais esprits.
“L’an, comme un cercle rond qui tout en soi retourne, En soi-même revient toujours en mouvement Et du point de sa fin reprend commencement Courant d’un pied glissant qui jamais ne séjourne.” Philippe Desportes
Le début de l’année n’a pas toujours été le 1er janvier
En 46 avant notre ère, l’empereur romain Jules César décida que le 1er janvier serait le Jour de l’An. Les Romains dédiaient ce jour à Janus, le dieu des portes et des commencements. D’ailleurs le mois de janvier doit son nom au dieu Janus. Celui-ci avait deux faces, l’une tournée vers l’avant (le futur), l’autre vers l’arrière (le passé).
Sous Charlemagne, l’année commençait à Noël, le 25 décembre. Du temps des rois capétiens, l’année débutait le jour de Pâques. Ce n’est que depuis 1622, que le nouvel an est à nouveau fixé au 1er janvier. Une mesure prise par le Pape qui permet surtout de simplifier le calendrier des fêtes religieuses
Le réveillon du nouvel an
La veille du nouvel an, le 31 décembre, jour du réveillon du Nouvel An, est une grande fête destinée à enterrer l’ancienne année et célébrer la nouvelle. On le nomme aussi réveillon de la saint Sylvestre. Mais qui était donc cet homme au nom d’inspiration forestière ? Sylvestre fut le 33e pape, de 314 à 335, durant le règne de l’empereur romain Constantin 1er. C’est sous son autorité que furent bâtis les premiers monuments chrétiens dans la capitale de l’Empire.
Que mange-t-on en France à ce dernier repas de l’année ?
Foie gras, gelée de champagne, huîtres sauce échalote, truffes au chocolat, les plats sont très variés…Mais, bien sûr, toujours accompagnés de champagne !!
Mais pourquoi s’embrasse-t-on sous le gui ??
Il s’agit d’un héritage de traditions et croyances anciennes. Les Grecs associaient le gui à Hermès, grand messager de l’Olympe. Les Druides le considéraient comme une plante sacrée, aux propriétés miraculeuses, dont celles de guérir certaines maladies, d’immuniser les humains contre les poisons, de leur assurer la fertilité et de les protéger des méfaits de la sorcellerie. Et lorsque des ennemis se rencontraient sous le gui dans la forêt, ils devaient déposer leurs armes et observer une trève jusqu’au lendemain. Au Moyen Âge, l’usage voulait que l’on s’offre du gui en prononçant ce souhait “Au gui l’an neuf”
Les Étrennes
“étrennes”, d’un mot rare en latin, “strenia”, sans doute d’origine sabine, désigne un bon présage et plus particulièrement un cadeau fait pour apporter un bon présage. Strenia ou Strenua était le nom de la déesse romaine du Nouvel An, de la purification et du bien-être. Elle avait un temple, avec un bois sacré, près du Colisée, au bout de la Via Sacra. Son culte remonte, dit-on, au roi sabin Tatius,ami de Romulus et qui avait l’habitude d’offrir aux principaux personnages de Rome des rameaux de verveine cueillis dans le bois de cette déesse mystérieuse. Pour les Romains, la verveine, appelée herbe de Vénus, était une plante sacrée aux pouvoirs magiques et symbole de paix, d’abondance et de santé; par conséquent, en donner à quelqu’un revenait à lui souhaiter de bonnes augures pour l’année à venir. Mais, depuis la fin du XIXème siècle, la coutume d’offrir des cadeaux le 1er janvier a disparu au profit de Noël. Toufois les facteurs, pompiers et éboueurs présentent traditionnellement leurs vœux en fin d’année et offrent des calendriers, pour lesquels ils reçoivent des étrennes en argent liquide; une manière de les remercier pour leur travail tout au long de l’année.
Et mes petites étrennes pour les très bons moments qu’ avec vous j’ai connus ou connaîtrai bientôt ..
calendrier des travaux agricoles au Moyen Âge de Jane
En cette aube grise et sale du 12 juillet 1518 qui peine à chasser la nuit, Frau Mermette est réveillée par les gémissements de son bébé:
Manger, manger…
Elle s’approche du berceau, prend son enfant dans les bras “et sort, chancelante dans la nuit et en un décor de famine et de maladies. Accrochée à une tringle rouillée, l’enseigne du graveur d’en face grince sous l’effet d’une brise légère. L’épouse du tonnelier a des allures squelettiques de chienne famélique qui retourne au vomi.
Manger… Manger… Il n’y a plus rien pour s’alimenter chez elle et son mari.”*
Elle se dirige tout droit vers le pont du Corbeau sous lequel coule le Rhin, y jette son nourrison et, sans un regard en arrière, se dirige tout droit vers la place de la Cathédrale de Strasbourg où elle se met à danser.
Seule. Sans musique. Jour après jour, regard vide et levé vers le ciel, elle danse, danse sans pouvoir s’arrêter, malgré ses pieds en sang ..
Mais voilà qu’une personne, puis 10 la rejoignent dans cette danse erratique. Une dizaine de jours après, ils sont une cinquantaine à ses côtés, hommes, femmes, enfants… et bientôt plus de 400 sèmeront la terreur et la mort dans les rues de Strasbourg.
S’agit-il vraiment d’une danse ? Pourquoi cette transe étrange les a-t-elle saisis?
Rien de gracieux ni de joyeux ! bras et jambes épuisés de mouvements spasmodiques, leurs vêtements trempés de sueur leur collent à la peau et révèlent des corps squelettiques; Tous ont le même regard vague tourné vers le ciel, leurs cris déchirants comme un appel à l’aide aux dieux..
“ON N’A PLUS RIEN, ALORS ON DANSE.”
Il s’agit d’une danse du désespoir. Une femme, entrée dans le cercle a crié « On n’a plus rien, alors on danse.” En effet, le clergé terrorise la population et lui fait payer fort cher le rachat de ses péchés, pour éviter l’enfer et l’enterrement dans la partie non bénie de la ville. (scandale des indulgences, qui chassera le catholicisme, remplacé quelques années après par le protestantisme). Une invasion turque menace. Strasbourg est victime de plusieurs catastrophes naturelles.
La famine est là.
Une très étrange solution mise en place par la ville
Comme l’épidémie s’aggravait, les nobles et le clergé inquiets demandèrent l’avis des médecins . Ce n’est pas une crise d’épilepsie collective: les danseurs ne bavent pas. Ni une crise d’ergotisme (moisissure du seigle, qui produit des hallucinations. Est alors évoquée une “maladie naturelle”, causée par un “sang trop chaud”.
Pèlerinage des épileptiques de Moelenbeek, Bruegel le Jeune, 1592
Les autorités pensèrent en finir en soignant le mal par le mal : ils encouragèrent les danseurs en établissant un marché aux grains et en construisant une scène en bois. Ils pensaient en effet que les malades ne s’arrêteraient de danser que s’ils pouvaient le faire sans interruption jour et nuit jusqu’à épuisement. Pour améliorer l’efficacité du traitement, les autorités embauchèrent même des musiciens pour maintenir la danse des malades. Les danseurs furent nourris et le quartier mis en quarantaine pour que cesse la contagion.
2000 des 16 000 strasbourgeois d’alors dansèrent pendant 2 mois. Puis, aussi soudainement que ça avait débuté, tout s’arrêta. Sans raison.
La peste dansante
Une histoire vraie, très peu connue car longtemps cachée par l’Eglise. Pourtant largement documentée par archives, médecins, et chroniqueurs de l’époque, et même citée par William Shakespeare qui l’a nommée “The dancing Plague” La Peste dansante
Lire aussi ce magnifique et terrible poème de Baudelaire sur la mort la danse macabre “Elle a la nonchalance et la désinvolture D’une coquette maigre aux airs extravagants.”
* En 2018, Jean Teulé, de sa signature si singulière, en a fait un roman extraordinaire.
Dansez, c’est ce que l’on peut répondre au désespoir
Pour un zeste de beauté après cette triste et macabre histoire, Strasbourg aujourd’hui.