L’important dans le divorce, c’est ce qui le suit – Hervé Bazin

Le mariage médiéval.

Durant l’Antiquité, la polygamie est de coutume, notamment dans la haute société romaine. Il n’est pas rare de voir un homme épouser plusieurs femmes. Au IIème siècle, les pratiques évoluent et le mariage médiéval devient monogame…sur le papier. En réalité, le concubinage et les relations adultères restent monnaie courante. Même si ces pratiques ne sont pas autorisées par l’Église, elles restent toutefois tolérées.

Jusqu’au XIème siècle, le mariage n’est quasiment pas célébré et la réception n’existe pas. Pour les aristocrates, un simple échange d’anneaux et la remise du douaire par le mari à son épouse (Le douaire représente les biens auxquels l’épouse peut prétendre à la mort de son époux). 

A partir du XIème siècle, la cérémonie du mariage médiéval va totalement évoluer. Le caractère religieux va prendre toute sa place. Le mariage n’a plus rien de privé. Il se célèbre en public devant des témoins. 

Mais c’est au XIIIe siècle seulement que la cérémonie du mariage médiéval va prendre tout son sens. L’union est véritablement célébrée, à l’intérieur de l’église, face à des témoins. Des rituels vont faire leur apparition : la fameuse phrase “je t’épouse par cet anneau”, le cortège nuptial accompagnant les mariés jusqu’à leur domicile.

Le divorce par combat en Allemagne

Le divorce est un droit que nous avons acquis à la fin du XIXe siècle, même si, il y a quelques décennies, il était toujours difficile de se séparer de son mari. Si le mariage a longtemps été considéré comme une union qui ne devait pas être brisée, cela n’a pas toujours été le cas dans l’histoire. Chez les romains ou en Grèce antique, le divorce était limité, mais pratiqué tout de même.

Le mariage au Moyen-Âge est indissoluble. Il n’est en aucun cas possible pour l’un ou l’autre des époux de “divorcer” et de mettre fin à ce mariage. Quelques exceptions existent tout de même, et permettent de mettre fin à une union : l’impuissance de l’époux ne pouvant donner des héritiers au mariage, la consanguinité, un mariage non consenti, ou si le marié souhaite entrer dans les ordres religieux.

Il pouvait également se rompre s’il ne servait plus les intérêts de l’une des deux parties. 

En Allemagne, une curieuse pratique a notamment émergé à cette époque : le « divorce par combat ».

Les couples mariés disposaient généralement d’un mois ou deux pour régler leurs différends avant le combat.
Le duel avait lieu uniquement dans l’impossibilité d’un compromis et d’une réconciliation.

L’homme placé dans un trou, la femme armée d’une massue

Ce curieux rituel résume à elle seule l’étrangeté de certaines pratiques moyenâgeuses : le principe voudrait que le gagnant dudit combat ait le droit de décider si, oui ou non, le divorce pouvait être consacré. Mais ce n’était pas toujours le cas, car le perdant était condamné à mort. « L’homme perdant était reconnu coupable, sorti de son trou et exécuté sur la place de la ville. La femme perdante, placée dans un trou et enterrée vivante », selon le Fechtbuch, manuel de combat rédigé par le maître d’armes allemand Hans Talhoffer en 1467.

Ce manuscrit médiéval illustré semble décrypter chaque étape. Les deux combattants portaient un habit « confortable ». La femme était autorisée à bouger librement, armée d’une « massue » réalisée à base de pierres enveloppées par un tissu, tandis que l’homme, sûrement pour rendre l’affrontement plus équitable, était placé dans un trou laissant dépasser sa taille, et muni d’un gourdin en bois, selon ce manuel, qui mentionne avant tout des conseils. Le combat pouvait se terminer par épuisement ou bien par la mort de l’un des deux combattants, étant donné les armes utilisées.

Mais ces affrontements inégaux et insolites, qui faisaient partie de la grande tradition des « duels judiciaires » de l’époque, ont probablement été peu autorisés, ou seulement dans des cas extrêmes. Il ne reste que peu de traces écrites qui les décrivent. On sait cependant que pour résoudre un différend entre une femme et un homme, celle-ci pouvait volontiers désigner un champion. Mais lorsqu’elle était mariée, cela pouvait être plus difficile de convaincre un chevalier. En tout cas, ces pratiques ont dû évoluer à la Renaissance, notamment avec l’indissolubilité du mariage consacré en 1563 par l’Église.

Joyeuses Fêtes et à l’année prochaine !! 🎄🎄🥂🍾

@, parcimonie des moines 

Nous l’utilisons tous les jours mais que savons-nous de l’@, autrement l’arobase, (at) ?

Qu’est-ce donc que cet étrange @ ? C’est un logogramme ! Un logogramme est un graphème unique pour signifier un mot entier.
Arobase, arobas, arrobe, escargot… en français comme dans toutes les langues la forme de l’@ lui vaut des appellations aussi fantaisistes qu’évocatrices. Du shtrudel israélien à l’apestaart (queue de singe) hollandais en passant par le snabel a (trompe d’éléphant), le kanelbulle (bâton de cannelle) suédois, ou le chiocciola italien.
Sa connotation est toujours positive.

Son histoire 

L’arobase n’est pas né avec le langage informatique. Certes, c’est en 1972 que Ray Tomlinson, inventeur du courrier électronique, lui apporte la célébrité en le choisissant comme « séparateur » d’adresse e-mail. Il choisit ce logogramme @ justement parce qu’il est quasi absent de tous les alphabets traditionnels. Il lui fallait un symbole unique et universel pour remplir cette fonction.

En fait, les origines de l’arobase sont différemment repérées selon les sources

L’origine du signe est la ligature (fusion de deux caractères consécutifs) par les moines copistes du ad latin (à ou vers en français, at en anglais) où le a et le d cursifs ont fini par se confondre, le d s’enroulant autour du a. Le linguiste Berthold Louis Ullman, à qui l’on doit cette hypothèse, date son apparition au VIe siècle.
Le mot arobase serait, quant à lui, la déformation de « a rond bas (de casse) », c’est à dire a minuscule entouré d’un rond. 

L’utilisation de ce signe par les moines copistes résulte d’une nécessité de gain de place sur les manuscrits, ainsi ils ont transformé les deux lettres du très utilisé mot « æ » en un seul symbole. À partir du VIIe siècle, ce symbole était utilisé pour symboliser une unité de poids et de mesure appelée l’amphore, retrouvé dans les livres de comptes des marchands florentins.

Le linguiste Berthold Louis Ullman, à qui l’on doit cette hypothèse, date son apparition au VIe siècle.

D’autres pensent que « arobase » viendrait de l’arroba (en castillan et en portugais), de arrova (en catalan), représentant une unité de mesure (allant de 11,5 à 15 kg) en usage en Espagne et au Portugal, mesure symbolisée par l’@.

Ou encore d’un terme arabe signifiant « le quart », représentant un quart de quintal, soit 25 livres, (équivalent à 11,5 kg et 12,5 kg en Aragon). L’arobase servait alors aussi d’unité de volume pour les liquides dont la quantité variait selon les provinces.

On retrouve de façon certaine l’Arroba en Espagne dès 1088

L’arobase s’est réellement répandu au XIXe siècle, lorsque les États-Unis ont commencé à l’utiliser pour noter le prix unitaire des marchandises, remplaçant le mot « at » (à), qu’ils lisent d’ailleurs toujours de la même manière aujourd’hui, notamment dans les adresses mail ou pour donner la localisation d’un concert par exemple (live @ New York). Ainsi, au XIXe siècle, il était courant de trouver aux États-Unis des écriteaux renseignant du prix des marchandises tel que « @ 20 $ ». C’est pour cet usage comptable que ce signe est apparu sur les claviers des machines à écrire américaines dès 1885.

Renaissance en 1971

Ray Tomlinson, l’inventeur de l’e-mail, cherche un signe pour séparer les 2 parties de l’adresse e-mail.
« J’ai simplement passé en revue le clavier pour en trouver un qui n’apparaisse dans aucun nom propre, afin de ne pas créer de confusion« .
Son choix s’arrête sur le @, qui se trouve sur la touche P de son ordinateur et qu’il actionne par le raccourci Shift + P
Il a alors l’idée de l’utiliser comme séparateur dans les adresses électroniques, car il ne figure dans aucun alphabet et donc dans aucun nom propre ni aucun nom de domaine.

Finalement

Quoi qu’il en soit, le nom français préconisé par la délégation générale à la langue française pour ce caractère est le terme arrobe. 
Le monde universitaire et informatique à l’origine de son expansion mondiale parle plus volontiers d’arobase, terme qui, en français, semble le plus employé. 

À bientôt ! @@@ 

“Avec les rêves aussi on peut faire des confitures. Il suffit d’ajouter des fruits et du sucre.”S.Jerzy Lec

Les origines de la confiture

Nous, les Français, serions les champions de la confiture en Europe…
Et nous pouvons commencer à nous régaler de celles que nous avons préparées cet été !
On dit de moi que je suis la Reine des confitures et des gelées: il est vrai que j’en fais même de savoureuses avec les épluchures de pommes 🍎 ou les calices de fraises🍓 

Mais, avant d’arriver sur nos tartines, la confiture a connu une longue histoire.

L’Antiquité : Pline L’Ancien. 

C’est en 73 après J-C que l’on évoque pour la première fois l’idée de cuire des fruits dans du miel, du sirop ou du vin, c’est Pline l’Ancien qui aborde les recettes de conservation de l’époque dans son livre “Histoire Naturelle”, qui consistait à faire cuire les fruits les plus fragiles tels que la fraise, l’abricot ou la mûre dans du miel ou du vin pour pouvoir les garder plus longtemps.  

Les Croisades

Par l’intermédiaire du monde arabe, le sucre arrive en Europe, et c’est au Moyen Âge que l’appellation “confiture” voit le jour. Ce terme désignait toutes les confiseries réalisées à partir d’aliments cuits dans du sucre ou du sirop de miel comme par exemple les bonbons, les fruits, etc…

La confiture que l’on connaît aujourd’hui, était appelée : “électuaire” qui provient du latin “eleucterium” qui signifie “médicaments à lécher”. Ce terme vient de la pharmacopée mésopotamienne et en fait donc un médicament (ancêtre de nos gélules actuelles). Très apprécié lors des grands banquets, trop riches en viandes, les “électuraires” sont, à l’époque, considérés comme des médicaments et produits de luxe réservés à l’aristocratie.

Nostradamus

En 1555, Nostradamus publie le Traité des fardements et confitures. Cet ouvrage composé de 31 chapitres propose les conseils de préparation de la confiture, et en tant que médecin, propose des recettes aux vertus curatives.
Mais le sucre était denrée très coûteuse et réservée à l’Aristocratie.
En outre, ce qui poussait dans les arbres (proches de Dieu) était réservé à la noblesse et Le « petit peuple » devrait se contenter de tout ce qui poussait dans la terre : les légumes. 
Longtemps, le sucre sera considéré et utilisé comme médicament. 

Médecin, Nostradamus lui attribue logiquement des vertus médicinales. Et ses recettes de confiture ont des destinations thérapeutiques, pour soulager le foie, chasser la mélancolie (confiture d’écorce de buglosse)…
La transformation de fruits et de légumes en confiture est aussi une bonne façon, à l’époque, de les conserver.

Et pour vos papilles, voici une recette de Nostradamus

XIXème siècle, notre confiture

la confiture se banalise au début du XIXème siècle, à la découverte du sucre de betterave. En effet, la betterave sucrée étant beaucoup moins chère et plus rapide à produire, la confiture ne se limite donc plus à la noblesse.  

Aujourd’hui, la méthode de conservation classique est réalisée avec du sucre blanc cristallisé, et la quantité de sucre doit être suffisante pour assurer une conservation parfaite du fruit ! Comme Nostradamus l’a dit : 50% de fruits pour 50% de sucre ! Grâce à ce conseil, toute confiture est réalisable et se conserve facilement et lontemps.

Ce n’est plus médicament mais délices que l’on mange volontiers au petit déjeuner ou au goûter …
Exquis si vous les faites vous-même !!

À bientôt! 🍒🍓🍊🥖