Le voyage, un bout de conversation au bout du monde

Mai 2019. Il y a 2 ans, exactement.

Je l’avoue, je ne situais pas vraiment le KIRGHISTAN, ce pays du bout du monde et n’imaginais pas de m’y rendre un jour jusqu’à ce que…ce jeune couple, Gulnara et Shamil, ne m’ouvrent la porte de leur maison, à Bishkek, pour deux semaines de rêve.

Seul, Shamil, parlait français.

Gulnara et leurs 3 enfants, l’anglais, le russe et le kirghize.

Sourires… la plus jeune m’a d’abord accueillie très fraîchement.. je lui volais l’attention de sa famille et elle ne comprenait rien à ce que je disais.

Mais, 2 jours après, elle me déclarait sa “deuxième meilleure grande amie” et la voici en train de préparer quelque spécialité kirghyze en mon honneur ..

L’amitié ne se raconte pas, elle se vit 

Et je n’ai pas l’intention de divulguer ici toute la gentillesse et l’attention que mes amis m’ont offertes spontanément.
Voici simplement quelques images en vrac  de ce magnifique pays que je vous recommande chaudement :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kirghizistan

La fête nationale du Kirghistan , à Bichkek
Bichkek, vu de ma chambre
Bichkek toujours 
Avec Gulnara.Délicieuses spécialités kirghizes !!
Séance d’initiation à l’artisanat kirghize avec la plus grande fille de la famille
La petite église bleue tout près de la maison
À la plage ou à la montagne, avec ma meilleure plus petite amie ..

À bientôt, dans 2 semaines !🏔🏔…….

BELOÏAR, bûcheron de SIBÉRIE

“Et ceci, c’était les dernières réminiscences
Du dernier jour
Du tout dernier voyage”
Blaise CENDRARS – la Prose du Transsibérien


Mes dernières 24 heures en Transsibérien et je serais à Oulan-Oudé où, je l’ai déjà raconté, je rencontrerais Maria, la bouriate.

Tous les voyageurs m’avaient enrichie de l’histoire de leur vie, car il est facile de se confier à quelqu’un que vous ne reverrez jamais. Nous avions ri ensemble, beaucoup bu de vodka distillée à la barbe des autorités, j’avais goûté aux spécialités  qu’ils m’avaient offertes et tous étaient descendus au fil des gares.

Pour la première fois, j’étais seule dans ma voiture à 6 couchettes jusqu’au lendemain.

Dernier arrêt du train. Plutôt long..

Soudain, apparut un géant qui semblait sorti tout droit de mon imaginaire nourri aux contes de fées de mon enfance : Barbe Bleue !!  

Gustave DORÉ

Béloïar, le bûcheron sibérien 

Je lui ai donné un ancien prénom russe païen, Beloïar, “force sacrée” faute d’avoir connu le sien.
Il s’assit face à moi, me jeta un regard étonné, grommela un bonjour et se tourna vers la fenêtre car le train repartait.
J’étais impressionnée voire un brin inquiète..24 heures,dont une nuit, seule en sa compagnie ..
Ce fut au contraire le souvenir le plus étrange et le plus fort .

Au bout de quelques instants d’un lourd silence et d’un grand soupir, il sortit de son sac une miche de pain noir , du saumon qu’il déchira à la main et m’en offrit la moitié .
À mon tour, je lui proposai du fromage ..

Nous avions trouvé un moyen de communiquer..

Il m’expliqua alors, par gestes, qu’il vivait seul, là, quelque part dans les forêts et qu’il était bûcheron.. je répondis “France, Paris “.
Le repas terminé, il se tourna vers la fenêtre et se mit à parler en russe …je lui répondis en français et ce “dialogue “dura très longtemps…
Que nous sommes-nous dit ? Je ne parle pas russe, il ne comprenait pas le français.
Ni lui,ni moi, ne le saurons jamais…
Mais nos paroles étaient paisibles et calmes, comme les paysages enneigés sous nos yeux.

Découvrir la Sibérie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sibérie

Le bûcheron qui lisait Tolstoï

La nuit tombait. Un silence apaisé s’installait.
Il s’allongea et commença à lire…
Parce que j’ai étudié le grec ancien, j’avais pu rapidement déchiffrer -à peu près- l’alphabet cyrillique et je découvris qu’ il lisait un roman de TOLSTOÏ .
Je prononçai le nom à voix haute et il acquiesça…
Par gestes encore, il m’expliqua qu’il aimait cet auteur et lisait tous ses romans.

À bientôt !            🌲🌲…