Au jeu d’échecs , les fous sont les plus près du roi 

La folie…Elle n’a cessé de faire parler d’elle au travers des siècles
Car, sans elle, sans un grain de folie, point de génie, et quel ennui !!!

♦️ “bouffon” de l’italien buffone, lui-même dérivé du radical buff- qui exprime le gonflement des joues
♦️ “Fou” , tête aiguë, parce que la conformation étroite et conique de la tête est le signe de l’absence de cervelle, du latin follis, soufflet, parce que la tête d’un fou est pleine de vent et de billevesées

Les Fous du Roi 

En mythologie, le fou du roi est plus ancien encore : Momos est le bouffon des dieux de l’Olympe,
Dieu du Sarcasme et de la Moquerie, c’est le bouffon des divintés olympiennes.

Dans la réalité, l’un des premiers écrits où le bouffon apparaît est celui de Priscus, historien grec; en 449: Attila avait déjà à son service un fou pour distraire ses convives. 
C’est la première fois qu’on parle d’un fou du roi bien qu’on puisse soupçonner qu’il en existât déjà bien avant.
Au XIII – XIVème siècle, la documentation sur les fous de cour s’enrichit singulièrement, car les comptes princiers sont  mieux conservés. L’on y trouve des fous de passage, que le prince récompense de quelques piécettes, et des fous dont la présence à leur cour est plus durable. Ainsi, les riches archives d’Artois nous permettent-elles de savoir que le comte Robert, mort en 1302, et sa fille Mahaut, comtesse d’Artois de 1302 à 1329, entretinrent des fous à leur cour. A la cour du roi de France, le hasard d’un compte conservé nous permet de savoir que Philippe V le Long avait à sa cour, en 1316, un fou nommé Geoffroy.

D’abord authentique débile mental, objet de collection des ménageries royales, où il était élevé puis vendu, le fou du roi devient, au fil des siècles, le double du roi, sa contrefaçon grotesque. 
Il reçoit une réelle formation, adaptée aux gens d’esprit, pour avoir droit de revêtir les insignes de maître-ès-folie, le bonnet à longues oreilles et crête de papier, la marotte au poing, la vessie à la ceinture, et la livrée aux couleurs de son maître, toute résonnante de grelots.

Somptueusement entretenu, il a pour mission d’égayer le souverain en l’arrachant, sous l’effet du rire, 
à l’hystérie de la puissance pour le réintégrer dans l’humanité vraie. Il le suit partout, le traite en intime, l’appelle “mon cousin”, le tutoie, le critique, le conseille, le persifle. En toute impunité. Mais surtout – privilège inouï -, il a le droit de lui dire la vérité.
Il est l’envers du pouvoir, le lieu de l’irrévérence et du désordre,  de la fête, avec ses turbulences et ses dérèglements. Il est enfin l’espion du roi, à l’affût des ragots et des complots.

Il faut naître roi ou fou pour faire ce que l’on veut. (proverbe latin)

Il leur arrive même d’écrire (en langue d’oîl) comme Triboulet, fou du roi François Ier,
mis en scène par Rabelais (le Tiers Livre-1546) et par V.Hugo “le roi s’amuse”.
On trouve très rarement des femmes “fous” ou “folles”: Cathelot fut la naine ou folle de la reine Eléonore et de Marguerite de Savoie.

Le fou, miroir grotesque du roi

« Fou de lui, l’œil sur son image, et sans même s’apercevoir qu’il voit un fou dans son miroir », peut-on lire dans la Nef des fols de Sebastien Brant, en 1494.
Et ainsi dans ” l’Eloge de la folie ” d’Erasme en 1511.
Erasme souligne l’importance des bouffons auprès des rois dans Éloge de la folie, « Les plus grands rois les goûtent si fort que plus d’un, sans eux, ne saurait se mettre à table ou faire un pas, ni se passer d’eux pendant une heure. Ils prisent les fous plus que les sages austères, qu’ils ont l’habitude d’entretenir par ostentation… les bouffons, eux, procurent ce que les princes recherchent partout et à tout prix : l’amusement, le sourire, l’éclat de rire, le plaisir. ». Mais Érasme fait également quelques allusions à un second rôle échu au bouffon : celui de révélateur, de miroir grotesque.

Hommage aux Innocents (simples d’esprit, fous)

Du Moyen-Âge au XVIIe siècle, Yéronymus Bosch les peindra,
Sébastien Brant écrira “la Nef des fous du Monde”, mais l’Église les célèbrera :

La fête des fous ou fête des Innocents  26, 27 et 28 décembre, survivance de fêtes rituelles païennes bien plus anciennes, les Saturnales romaines.

Organisée par le clergé en Europe, dans la plupart des églises de France, c’était tout d’abord une fête allégorique dans laquelle le pouvoir ecclésiastique tombait des mains de l’évêque dans celles du sous-diacre et de l’enfant de choeur, afin d’accorder un instant la suprématie aux simples d’esprit, à qui l’Evangile promet le royaume des cieux, cette pratique s’est ensuite étendue du clergé dans la rue et a perduré jusqu’au XVIIe siècle. Les historiens voient dans ces parodies liturgiques une des origines médiévales du théâtre.

La symbolique du fou 

Le fou est aussi, en alchimie un symbole pour représenter le dissolvant, l’action de décomposition. 
on surnommait l’alchimiste “savant fou” dans la littérature du XIXe et du XXe siècle.

Dans le tarot de Marseille, inspiré du tarot mèdiéval, l’arcane du Mat est aussi appelée “le Fou” ou “fol” et représente l’errance, la folie, mais aussi la liberté et l’insouciance.

Et puis, bien sûr, dans le jeu d’échecs, par erreur de traduction toutefois… 
😉 mais éléphant, fol ou évèque, toujours à côté du roi…

✍️ un brin de vocabulaire :  

♦️ FOU

  • Amoureux fou 
  • Savant fou
  • Un monde fou 
  • Un talent fou
  • coiffé comme un chien fou
  • Fou à lier, fou furieux, fou de joie, Tout fou , fou comme un jeune chien, faire le fou 
  • Ne pas être assez fou pour
  • Plus on est de fous, plus on rit ! Le fou-rire
  • Être d’humeur folle
  • Herbes folles et… quelques autres 

♦️ “avoir une marotte”

Les significations ont évolué durant les siècles. 
Aujourd’hui, avoir une marotte c’est  témoigner d’une passion pour quelque chose.
Selon les linguistes, l’étymologie du mot vient de Marie. Mariotte, devenu marotte, est l’un de ses nombreux diminutifs, renvoyant à une petite figure, une statuette de la Vierge Marie.
D’une statuette de Marie à une tête pour la fabrication des chapeaux, en passant par une bâton à tête grotesque, la marotte a évolué au fil du temps et a pris différentes formes…

Au Moyen Âge, nous l’avons vu, la marotte est l’attribut du bouffon – ou fou – du roi. L’objet parodie un sceptre. Il s’agit ainsi d’un bâton en bois surmonté d’une figure grotesque affublée d’un bonnet à grelots. Cet accessoire donne alors à l’amuseur le droit de se moquer des classes sociales supérieures sans risquer d’être puni.
Dès la seconde moitié du 18e siècle, elle désigne aussi le mannequin employé par les modistes. Prenant la forme d’une tête, en carton ou en bois, elle sert de gabarit pour confectionner les chapeaux. 
Durant les siècles suivants, par extension au bâton du fou du roila marotte des marionnettistes est une poupée montée sur un manche en bois. Là encore, la marotte sert à amuser, imiter, transmettre des histoires.

À bientôt ! ♟️♟️♟️

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/allons-y-voir/comme-un-vent-de-folie-la-lithotomie-de-bosch-3321751

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu … Voyelles, Rimbaud

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

Préjugé ! “Le vert porte malheur”

“Yeux verts, yeux de vipère !” Si ce jeu de mots date de 1830, la mauvaise réputation des yeux verts, elle, est attestée depuis la Rome antique. Comment l’idée fausse selon laquelle le vert porterait malheur s’est-elle forgée ?
Synonyme de nature perverse, d’esprit faux et de débauche, les yeux verts sont les yeux des traîtres, des prostituées, de Judas, voire du Diable en personne. Les elfes, les fées, les trolls, les korrigans, les farfadets ou les lutins, ces personnages effrayants sont, depuis le Moyen Âge, presque toujours verts, de même que leur lointain descendant le Martien. “Dans les images comme dans la réalité, la tonalité verdâtre est toujours inquiétante, sinon mortifère”, écrit l’historien Michel Pastoureau. “C’est la couleur de la moisissure, de la maladie, de la putréfaction et surtout des chairs décomposées. Par là même, c’est aussi celle des cadavres et  des revenants.”

Pourquoi la couleur verte a-t-elle été bannie des théâtres et des bateaux  ?
Selon la légende, Molière serait mort sur scène en jouant “Le malade imaginaire”, le 17 février 1673. Le costume qu’il aurait porté pour son rôle était de couleur verte. Depuis, cette couleur est bannie des théâtres.

Le vert qui fait peur est un vert aqueux, visqueux, désaturé. La reine Victoria, par exemple, l’avait en horreur et elle l’a chassée de tous les palais royaux anglais, notamment de Buckingham Palace. C’est surtout au théâtre que les superstitions sur le vert sont les plus tenaces : cette couleur est bannie de la scène. Les comédiens la proscrivent aussi bien sur les costumes que dans les décors ou dans la salle. Les chroniques flamandes au Moyen Âge rapportent en effet que plusieurs acteurs seraient morts après avoir joué le rôle de Judas, traditionnellement vêtu de vert. Teindre un costume en vert vif a longtemps été un exercice difficile : il fallait utiliser une matière colorante très toxique appelée le verdet, qu’on obtenait à partir de l’oxydation du cuivre. Cette couleur était certes éclatante mais très dangereuse, car ses vapeurs pouvait entraîner l’asphyxie et la mort. Les réticences des acteurs sont compréhensibles !

Vert, couleur mortelle ou d’espérance

Outre la teinture, l’éclairage a contribué également à éloigner le vert de la scène : contrairement au rouge ou au jaune, les tissus verts se voient mal, ce qui n’était, on l’imagine bien, pas du goût des comédiens et encore moins des comédiennes qui s’estimaient trop peu mises en valeur.

Maudit au théâtre, le vert l’est aussi à bord des bateaux.

Les marins, lorsqu’ils n’étaient pas en mer travaillaient dans les théâtres. Ils étaient machinistes, en charge de la manipulation des décors et des levers de rideaux : ils savaient faire et défaire les nœuds. Ainsi, la superstition du vert qui porte malheur dans les théâtres a été largement entretenue par celle des marins dont le vert était banni des bateaux. Pour eux, le vert était synonyme de moisissures sur les aliments donc de maladies et de famine en pleine mer. Du ver qui ronge le bois des coques des bateaux, également de très mauvaise augure pour les marins, à la couleur verte il n’y a eu qu’un pas qui n’a fait qu’achever la réputation du vert.
La couleur passe aussi pour attirer l’orage et la foudre. C’est sans doute la raison pour laquelle il est absent du code international des signaux maritimes. Cela expliquerait aussi pourquoi, en 1637, un étrange édit de Colbert demande aux officiers de marine de détruire tous les navires à coque verte.

Le vert, une couleur protectrice

Dans le domaine des croyances, le vert est en réalité une couleur ambivalente. Des enquêtes d’opinion réalisées dans plusieurs pays européens révèlent que si le vert est détesté par 20 % des sondés (au motif qu’il porterait malheur), il est aussi la couleur préférée par 20 % d’entre eux, car pour certains le vert protège des esprits malfaisants. En Allemagne et en Autriche, les portes des étables ont longtemps été peintes en vert pour éloigner la foudre, les sorciers et les esprits malins. Aujourd’hui encore, en Irlande et au Danemark, beaucoup croient que les imperméables et les parapluies verts protègent mieux de la pluie que les autres, comme si le vert protégeait de l’averse.

Parfois préjugé et superstitions se rencontrent.

Les Sylvains

La nature garde en son cœur, les sylvains.
Le peuple sylvain regroupe tous les êtres qui vivent dans la forêt, les bois,les vergers.. Ils en sont les habitants, les protecteurs .
Sans eux, la forêt perd son  âme.
Ils ont des caractéristiques et des méthodes de vie bien particulières. Ce peuple est bien connu des humains. Autrefois les hommes étaient beaucoup plus près de la nature , ils pouvaient par bonheur les rencontrer, mais cela restait rare. Car ils sont discrets et savent se fondre dans la masse et devenir invisibles aux yeux des humains. Aujourd’hui, le bruit, la pollution font que ce peuple se réduit et étouffe dans des forets bien petites pour eux et, comme les animaux et les forêts, ils se meurent .

Étymologie
Sylvanus a été rapproché de Faunus, dieu également de la nature sauvage.
Le nom Silvānus est une dérivation du latin silva « forêt, bois ». Il est apparenté aux mots latins silvester « sauvage, non cultivé », silvicola « forêts habitées » ou silvaticus « des bois ou des broussailles »1. Le sens originel du mot silva est ainsi « bois sauvage et inculte »
Sylvanus (ou Sylvain) est un dieu de  la Rome antique, tutélaire des forêts. C’est un genius loci , génie du lieu.

Les différentes familles de sylvains :
♦️Les Dryades dont certaines vivent au dépend de l’arbre 
♦️ Les Elfes Sylvains protègent la forêt.
♦️Les  faunes favorisent la fertilité de la forêt.
♦️Les Dames vertes ou fées sylvestres fertilisent et protègent la forêt.
♦️Les Satyres protègent les nymphes des forêts (les dryades et autres).

Thomas d’Aquin, théologien chrétien, évoque les sylvains au chapitre des anges: : 
« Beaucoup assurent avoir expérimenté, ou avoir entendu dire par ceux qui l’avaient expérimenté, que les sylvains et les faunes (ceux que le vulgaire appelle incubes) se sont souvent présentés à des femmes et ont consommé l’union avec elles ; aussi bien, vouloir le nier serait de l’impudence. »

 La très belle émeraude

L’émeraude est une gemme porteuse d’une symbolique positive très forte pour de nombreuses civilisations. En Egypte ancienne, elle était liée à la déesse magicienne Isis et représentait la renaissance et la fertilité. Les civilisations précolombiennes lui avaient donné le nom de quetzalitzli en référence au quetzal, oiseau sacré d’un plumage intense, lui aussi symbole de vie et de renaissance. Dans l’empire ottoman et en Inde, où elle était régulièrement utilisée sculptée, elle était la pierre des puissants. Elles symboliserait l’immortalité de l’esprit sur la mort physique, la jeunesse éternelle, la croissance et l’équilibre. La tradition lui prête des vertus régénératrices, en faisant une pierre de guérison et de magie, de paix et d’harmonie. Réputée porteuse de la connaissance universelle, elle favoriserait également la clairvoyance, augmenterait la patience et la sagesse, permettant ainsi d’accéder à la paix intérieure.

 Expressions françaises avec du vert

  • Avoir la main verte = Être doué pour jardiner
  • Donner / recevoir une volée de bois vert. = Émettre / subir des critiques violentes.
  • S’adresser vertement à quelqu’un : lui parler durement
  • Donner le feu vert = Donner son autorisation.
  • En voir des vertes et des pas mûres = Subir des choses désagréables
  • Être encore vert  = Être encore plein de vigueur.
  • Être vert de rage = Être très en colère
  • Être vert de peur  = Être effrayé, avoir peur
  • Se mettre au vert = Se reposer à la campagne 

À bientôt !! 🧚‍♀️🧚‍♀️🍀💚

“La vérité habite un puits, mais sans ses porteurs d’eau, elle y resterait” Labiche

Debat-Ponsan qui goûte au plaisir champêtre du domaine familial près de Toulouse, n’en demeure pas moins un artiste en réaction avec son époque, la IIIème République secouée par l’affaire Dreyfus et il l’illustre en 1898 par « La vérité sortant du puits ou Nec Mergitur ».

Cet évènement pictural, ” le cri de conscience d’un honnête homme ” aura certainement un écho qui marquera la vie et influencera sans nul doute ses petits-enfants : Michel Debré (1912-1996) qui fut homme d’état et 1er ministre du Général De Gaulle et son frère Olivier Debré (1920-1999), artiste peintre, figure de  proue de l’abstraction lyrique.

♦️♦️Pour en savoir plus je vous conseille la lecture de ce document très intéressant

La Vérité sortant du puits

“On a fait depuis longtemps de la Vérité une divinité allégorique, fille de Saturne ou du Temps et mère de la Justice, et ce n’est pas d’hier qu’on la représente sous la figure d’une fille nue, tenant à la main un miroir ou un flambeau.”

En fait, tout vient de Démocrite:

 ” Au puis ou disoit Democritus vérité être cachée “

Il existe également un autre peintre qui a représenté la Vérité sortant du puits mais pour se venger 

Et une légende du XIXe siècle raconte qu’un jour la Vérité et le Mensonge se sont rencontrés.

– Bonjour, dit le Mensonge.
– Bonjour, dit la Vérité.
– Belle journée, continua le Mensonge. 

La Vérité regarda le ciel pour voir si c’était vrai. Ça l’était.

– Belle journée, acquiesça la Vérité.
– Le lac est encore plus beau, poursuivit le Mensonge avec un séduisant sourire.
la Vérité regarda vers le lac et vit que le Mensonge disait la vérité. Elle approuva.

Le Mensonge courut vers l’eau et invita la Vérité …
– L’eau est encore plus belle et tiède. Allons nager !
La Vérité effleura l’eau de ses doigts et la trouva en effet vraiment belle et tiède.
Alors la Vérité fit confiance au Mensonge. 

Tous deux enlevèrent leurs vêtements et se mirent à nager ensemble.
Mais soudain, le Mensonge sortit, s’habilla avec les vêtements de la Vérité et s’enfuit,
La Vérité sortit de l’eau mais Incapable de porter les habits du mensonge;
elle marcha toute nue au milieu de la foule.

Le Monde en voyant la Vérité toute nue détourna le regard avec rage et mépris

Et la pauvre Vérité se réfugia alors au fond d’un puits pour y cacher cette si injuste humiliation.

Depuis, le Mensonge voyage partout dans le monde habillé en Vérité, 

ce qui convient à tous les bien-pensants, qui préfèrent se voiler la face plutôt que regarder la Vérité toute nue.

À bientôt, 🌺 en vérité, je vous le dis 😉 🦋