A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu … Voyelles, Rimbaud

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

Préjugé ! « Le vert porte malheur »

« Yeux verts, yeux de vipère ! » Si ce jeu de mots date de 1830, la mauvaise réputation des yeux verts, elle, est attestée depuis la Rome antique. Comment l’idée fausse selon laquelle le vert porterait malheur s’est-elle forgée ?
Synonyme de nature perverse, d’esprit faux et de débauche, les yeux verts sont les yeux des traîtres, des prostituées, de Judas, voire du Diable en personne. Les elfes, les fées, les trolls, les korrigans, les farfadets ou les lutins, ces personnages effrayants sont, depuis le Moyen Âge, presque toujours verts, de même que leur lointain descendant le Martien. « Dans les images comme dans la réalité, la tonalité verdâtre est toujours inquiétante, sinon mortifère », écrit l’historien Michel Pastoureau. « C’est la couleur de la moisissure, de la maladie, de la putréfaction et surtout des chairs décomposées. Par là même, c’est aussi celle des cadavres et  des revenants. »

Pourquoi la couleur verte a-t-elle été bannie des théâtres et des bateaux  ?
Selon la légende, Molière serait mort sur scène en jouant « Le malade imaginaire », le 17 février 1673. Le costume qu’il aurait porté pour son rôle était de couleur verte. Depuis, cette couleur est bannie des théâtres.

Le vert qui fait peur est un vert aqueux, visqueux, désaturé. La reine Victoria, par exemple, l’avait en horreur et elle l’a chassée de tous les palais royaux anglais, notamment de Buckingham Palace. C’est surtout au théâtre que les superstitions sur le vert sont les plus tenaces : cette couleur est bannie de la scène. Les comédiens la proscrivent aussi bien sur les costumes que dans les décors ou dans la salle. Les chroniques flamandes au Moyen Âge rapportent en effet que plusieurs acteurs seraient morts après avoir joué le rôle de Judas, traditionnellement vêtu de vert. Teindre un costume en vert vif a longtemps été un exercice difficile : il fallait utiliser une matière colorante très toxique appelée le verdet, qu’on obtenait à partir de l’oxydation du cuivre. Cette couleur était certes éclatante mais très dangereuse, car ses vapeurs pouvait entraîner l’asphyxie et la mort. Les réticences des acteurs sont compréhensibles !

Vert, couleur mortelle ou d’espérance

Outre la teinture, l’éclairage a contribué également à éloigner le vert de la scène : contrairement au rouge ou au jaune, les tissus verts se voient mal, ce qui n’était, on l’imagine bien, pas du goût des comédiens et encore moins des comédiennes qui s’estimaient trop peu mises en valeur.

Maudit au théâtre, le vert l’est aussi à bord des bateaux.

Les marins, lorsqu’ils n’étaient pas en mer travaillaient dans les théâtres. Ils étaient machinistes, en charge de la manipulation des décors et des levers de rideaux : ils savaient faire et défaire les nœuds. Ainsi, la superstition du vert qui porte malheur dans les théâtres a été largement entretenue par celle des marins dont le vert était banni des bateaux. Pour eux, le vert était synonyme de moisissures sur les aliments donc de maladies et de famine en pleine mer. Du ver qui ronge le bois des coques des bateaux, également de très mauvaise augure pour les marins, à la couleur verte il n’y a eu qu’un pas qui n’a fait qu’achever la réputation du vert.
La couleur passe aussi pour attirer l’orage et la foudre. C’est sans doute la raison pour laquelle il est absent du code international des signaux maritimes. Cela expliquerait aussi pourquoi, en 1637, un étrange édit de Colbert demande aux officiers de marine de détruire tous les navires à coque verte.

Le vert, une couleur protectrice

Dans le domaine des croyances, le vert est en réalité une couleur ambivalente. Des enquêtes d’opinion réalisées dans plusieurs pays européens révèlent que si le vert est détesté par 20 % des sondés (au motif qu’il porterait malheur), il est aussi la couleur préférée par 20 % d’entre eux, car pour certains le vert protège des esprits malfaisants. En Allemagne et en Autriche, les portes des étables ont longtemps été peintes en vert pour éloigner la foudre, les sorciers et les esprits malins. Aujourd’hui encore, en Irlande et au Danemark, beaucoup croient que les imperméables et les parapluies verts protègent mieux de la pluie que les autres, comme si le vert protégeait de l’averse.

Parfois préjugé et superstitions se rencontrent.

Les Sylvains

La nature garde en son cœur, les sylvains.
Le peuple sylvain regroupe tous les êtres qui vivent dans la forêt, les bois,les vergers.. Ils en sont les habitants, les protecteurs .
Sans eux, la forêt perd son  âme.
Ils ont des caractéristiques et des méthodes de vie bien particulières. Ce peuple est bien connu des humains. Autrefois les hommes étaient beaucoup plus près de la nature , ils pouvaient par bonheur les rencontrer, mais cela restait rare. Car ils sont discrets et savent se fondre dans la masse et devenir invisibles aux yeux des humains. Aujourd’hui, le bruit, la pollution font que ce peuple se réduit et étouffe dans des forets bien petites pour eux et, comme les animaux et les forêts, ils se meurent .

Étymologie
Sylvanus a été rapproché de Faunus, dieu également de la nature sauvage.
Le nom Silvānus est une dérivation du latin silva « forêt, bois ». Il est apparenté aux mots latins silvester « sauvage, non cultivé », silvicola « forêts habitées » ou silvaticus « des bois ou des broussailles »1. Le sens originel du mot silva est ainsi « bois sauvage et inculte »
Sylvanus (ou Sylvain) est un dieu de  la Rome antique, tutélaire des forêts. C’est un genius loci , génie du lieu.

Les différentes familles de sylvains :
♦️Les Dryades dont certaines vivent au dépend de l’arbre 
♦️ Les Elfes Sylvains protègent la forêt.
♦️Les  faunes favorisent la fertilité de la forêt.
♦️Les Dames vertes ou fées sylvestres fertilisent et protègent la forêt.
♦️Les Satyres protègent les nymphes des forêts (les dryades et autres).

Thomas d’Aquin, théologien chrétien, évoque les sylvains au chapitre des anges: : 
« Beaucoup assurent avoir expérimenté, ou avoir entendu dire par ceux qui l’avaient expérimenté, que les sylvains et les faunes (ceux que le vulgaire appelle incubes) se sont souvent présentés à des femmes et ont consommé l’union avec elles ; aussi bien, vouloir le nier serait de l’impudence. »

 La très belle émeraude

L’émeraude est une gemme porteuse d’une symbolique positive très forte pour de nombreuses civilisations. En Egypte ancienne, elle était liée à la déesse magicienne Isis et représentait la renaissance et la fertilité. Les civilisations précolombiennes lui avaient donné le nom de quetzalitzli en référence au quetzal, oiseau sacré d’un plumage intense, lui aussi symbole de vie et de renaissance. Dans l’empire ottoman et en Inde, où elle était régulièrement utilisée sculptée, elle était la pierre des puissants. Elles symboliserait l’immortalité de l’esprit sur la mort physique, la jeunesse éternelle, la croissance et l’équilibre. La tradition lui prête des vertus régénératrices, en faisant une pierre de guérison et de magie, de paix et d’harmonie. Réputée porteuse de la connaissance universelle, elle favoriserait également la clairvoyance, augmenterait la patience et la sagesse, permettant ainsi d’accéder à la paix intérieure.

 Expressions françaises avec du vert

  • Avoir la main verte = Être doué pour jardiner
  • Donner / recevoir une volée de bois vert. = Émettre / subir des critiques violentes.
  • S’adresser vertement à quelqu’un : lui parler durement
  • Donner le feu vert = Donner son autorisation.
  • En voir des vertes et des pas mûres = Subir des choses désagréables
  • Être encore vert  = Être encore plein de vigueur.
  • Être vert de rage = Être très en colère
  • Être vert de peur  = Être effrayé, avoir peur
  • Se mettre au vert = Se reposer à la campagne 

À bientôt !! 🧚‍♀️🧚‍♀️🍀💚

« La vérité habite un puits, mais sans ses porteurs d’eau, elle y resterait » Labiche

Debat-Ponsan qui goûte au plaisir champêtre du domaine familial près de Toulouse, n’en demeure pas moins un artiste en réaction avec son époque, la IIIème République secouée par l’affaire Dreyfus et il l’illustre en 1898 par « La vérité sortant du puits ou Nec Mergitur ».

Cet évènement pictural,  » le cri de conscience d’un honnête homme  » aura certainement un écho qui marquera la vie et influencera sans nul doute ses petits-enfants : Michel Debré (1912-1996) qui fut homme d’état et 1er ministre du Général De Gaulle et son frère Olivier Debré (1920-1999), artiste peintre, figure de  proue de l’abstraction lyrique.

♦️♦️Pour en savoir plus je vous conseille la lecture de ce document très intéressant

La Vérité sortant du puits

« On a fait depuis longtemps de la Vérité une divinité allégorique, fille de Saturne ou du Temps et mère de la Justice, et ce n’est pas d’hier qu’on la représente sous la figure d’une fille nue, tenant à la main un miroir ou un flambeau. »

En fait, tout vient de Démocrite:

  » Au puis ou disoit Democritus vérité être cachée « 

Il existe également un autre peintre qui a représenté la Vérité sortant du puits mais pour se venger 

Et une légende du XIXe siècle raconte qu’un jour la Vérité et le Mensonge se sont rencontrés.

– Bonjour, dit le Mensonge.
– Bonjour, dit la Vérité.
– Belle journée, continua le Mensonge. 

La Vérité regarda le ciel pour voir si c’était vrai. Ça l’était.

– Belle journée, acquiesça la Vérité.
– Le lac est encore plus beau, poursuivit le Mensonge avec un séduisant sourire.
la Vérité regarda vers le lac et vit que le Mensonge disait la vérité. Elle approuva.

Le Mensonge courut vers l’eau et invita la Vérité …
– L’eau est encore plus belle et tiède. Allons nager !
La Vérité effleura l’eau de ses doigts et la trouva en effet vraiment belle et tiède.
Alors la Vérité fit confiance au Mensonge. 

Tous deux enlevèrent leurs vêtements et se mirent à nager ensemble.
Mais soudain, le Mensonge sortit, s’habilla avec les vêtements de la Vérité et s’enfuit,
La Vérité sortit de l’eau mais Incapable de porter les habits du mensonge;
elle marcha toute nue au milieu de la foule.

Le Monde en voyant la Vérité toute nue détourna le regard avec rage et mépris

Et la pauvre Vérité se réfugia alors au fond d’un puits pour y cacher cette si injuste humiliation.

Depuis, le Mensonge voyage partout dans le monde habillé en Vérité, 

ce qui convient à tous les bien-pensants, qui préfèrent se voiler la face plutôt que regarder la Vérité toute nue.

À bientôt, 🌺 en vérité, je vous le dis 😉 🦋

On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.” Clémenceau 

Mettre un bulletin anonyme dans une urne est pour nous un geste familier, mais comment sont nées la démocratie et la République ? 
En ce jour d’élections en France, allons puiser à la source.

Athènes, berceau de la DÉMOCRATIE

Au 8e siècle av. J.-C. est fondée la Cité-État d’Athènes, une cité autonome qui englobe non seulement la ville d’Athènes, mais également les territoires avoisinants. Plutôt qu’être dirigée par un roi, Athènes est alors gouvernée par un petit groupe de puissants aristocrates : c’est ce qu’on appelle une oligarchie.

C’est au cours de cette période oligarchique, ponctuée de quelques épisodes de tyrannies et de crises sociales, que se mettent en place les fondements de la démocratie athénienne.

Le terme « démocratie » vient du grec « dêmos », qui signifie « peuple », et « kratos », qui réfère au pouvoir : la démocratie est donc, littéralement, le « pouvoir du peuple ».

La conception grecque de la citoyenneté est spécifique : héréditaire, elle n’est attribuée qu’à celui capable de défendre la cité par les armes, ce qui exclut de facto femmes, esclaves et étrangers. Parfois, ceux-ci peuvent être naturalisés en cas de catastrophe démographique ou exploit militaire.

Seulement ~ 10 % de la population du territoire d’Athènes fait ainsi partie des citoyens.

Évidemment, la démocratie athénienne, fort différente de nos démocraties modernes, ne s’est pas implantée du jour au lendemain. La mise en place d’un régime politique où l’ensemble des citoyens pouvait participer à la prise de décision était inédite dans le monde grec. 

C’est donc graduellement que les institutions démocratiques ont vu le jour à Athènes.

Du VIII ème au VIème siècle avant J.C., 3 réformateurs vont intaller des mesures politiques et législatives qui favoriseront la participation des citoyens à la vie publique. 

Et le 3ème Clisthène, joue un rôle primordial à la fin du 6e siècle av. J.-C. pour remanier les institutions politiques d’Athènes et permettre la naissance de la démocratie. Clisthène répartit les citoyens en 10 tribus territoriales. De la sorte, tous les citoyens d’une portion de territoire, peu importe leur fortune ou leur naissance, font partie d’une même tribu. Cette réforme affaiblit la puissance de l’ancienne aristocratie et permet véritablement l’isonomie, c’est-à-dire l’égalité de tous les citoyens devant la loi, qu’ils soient riches ou pauvres.

Au début du 5e siècle av. J.-C., Athènes et les autres cités grecques entrent en guerre contre les Perses. Ce sont les guerres médiques (490-479 av. J.-C.).

Le peuple joue un rôle important dans les victoires grecques et, après la guerre, il se fait entendre activement dans la vie publique athénienne. 

C’est après les guerres médiques, au milieu du 5e siècle av. J.-C., qu’a ainsi lieu l’âge d’or de la démocratie athénienne.

Mais, hélas, en 322 av. J.-C., après la mort d’Alexandre le Grand, le pouvoir macédonien, qui a conquis Athènes, impose un régime politique oligarchique.

ROME, berceau de la RÉPUBLIQUE, en 509 av.J.C.

Ce mot vient du latin res publica qui signifie « chose publique » et réfère ainsi aux affaires publiques de la cité gérées collectivement par certains groupes de citoyens autorisées à participer à la vie publique.

En revanche, contrairement à l’Athénien qui, par son statut de citoyen, obtient automatiquement, peu importe sa fortune, tous les droits politiques au sein de la cité, la citoyenneté romaine ne s’accompagne pas de droits socio-politiques communs à tous. 

À Rome, la naissance et la fortune jouent un rôle primordial en ce qui concerne le droit de participer à la vie politique et la possibilité d’occuper des charges publiques.

De ce fait, contrairement au cas d’Athènes, la démocratie n’a jamais été instaurée à Rome. L’ensemble des citoyens n’a jamais réellement pu participer directement à la prise de décisions d’ordre public. Néanmoins, la République romaine est basée sur des institutions politiques qui permettent à certains citoyens de participer à la vie politique.

Comment votait-on à Athènes ?

𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒎𝒂𝒊𝒏 𝒍𝒆𝒗𝒆́𝒆

Répandu dans tout le monde grec, de la période classique à l’ère hellénistique, le vote à main levée était, par exemple, utilisé à Athènes par les juges lors des procès, pour l’élection des magistrats et la ratifications des décrets. 

 𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂𝒖 𝒋𝒆𝒕𝒐𝒏

À Athènes, les jurés de l’Héliée, le tribunal du peuple qui juge les affaires publiques et privées, exprimaient leur sentence, secrète et sans délibération, en versant un jeton « coupable » ou « innocent » dans une urne. La pratique est attestée dans le monde grec en général. 

𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂𝒖 𝒕𝒆𝒔𝒔𝒐𝒏

Dans l’Athènes classique, c’est un fragment de poterie, appelé ostrakon, gravé du nom d’un citoyen voué à l’exil. Cet ostracisme est voté contre des personages jugés dangereux pour la cité et la démocratie, mais est souvent le fait de jalousies et de rivalités. Ainsi Thémistocle, le héros de la Seconde guerre médique, doit s’exiler après un vote hostile.

𝑳𝒆 𝒗𝒐𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒍𝒂 𝒕𝒂𝒃𝒍𝒆𝒕𝒕𝒆

C’est encore Athènes qui sert d’exemple ici, car de toutes les cités, c’est celle dont on dispose le plus de références texuelles et archéologiques. Au tribunal, dans les années 420, les jurés traçait sur une tablette de cire une ligne longue s’ils étaient favorable à la peine proposée par l’accusateur, courte pour celle suggérée par le coupable.

Si vous souhaitez des renseignements détaillés sur les procédures de vote à Athènes

https://books.openedition.org/momeditions/6423

À bientôt !! 🇫🇷 🗳️