“Paris, la seule ville au monde où coule un fleuve encadré par deux rangées de livres” Blaise Cendrars 

Cette citation en hommage aux bouquinistes présents depuis 1450 et ignoblement expulsés pour les J.O. 2024, et ce, sans la moindre indemnisation ….

 Mais quelle est l’origine du nom de Paris ?

Notre capitale porterait-elle un nom d’origine gauloise ? Les parisiens, des “Hommes-au-Chaudron”?
Aujourd’hui encore l’origine et la signification de l’ethnonyme Parisii n’est pas établie avec certitude, car le celtique ancien est encore assez mal connu au début du XXIème siècle.
Les Parisi(i) étant un peuple celte , leur nom, comme celui de toutes les nations celtes de Gaule est fort probablement celtique. Le nom doit s’analyser comme Par(i)-sii.
Cette interprétation se base en effet sur l’ancien terme gaulois pario, qui désignait alors le « chaudron ». (Selon le spécialiste du celtique Xavier Delamarre)
Or, nos ancêtres avaient acquis une grande maîtrise dans les fabrications en toile de bronze.
Le nom de l’ancien peuple gaulois des Parisii, demeuré dans Paris, proviendrait donc de ce fameux récipient. Ils se seraient nommés les « Hommes-au-Chaudron ». Ce surnom peut à la fois avoir une portée matérielle (fabricants de chaudrons) et symbolique (synonyme de richesse).

LE CHAUDRON, ustensile central de la cuisine gauloise et celte

À côté des récipients en céramique, la cuisinière gauloise disposait d’un chaudron métallique ou de plusieurs, de différentes capacités. 
Le mot chaudron évoque à chacun l’image d’un récipient en bronze, à fond arrondi, profond, ventru, légèrement resserré sous un col droit, à large ouverture, avec une anse. 
Les chaudrons connus par l’archéologie contiennent de 8 à 80 litres, et quelquefois davantage.
Le chaudron se suspend au dessus du feu par une crémaillère dont la forme n’a pas changé en vingt siècles. 

Plusieurs récits dépeignent des rois ou guerriers gaulois qui avaient pour coutume d’offrir des banquets fastueux, avec des chaudrons bien remplis.
Phylarque (cité par Athénée) rapporte notamment qu’ « un riche galate avait disposé d’énormes chaudrons remplis de toutes sortes de viandes, chaudrons qu’il avait fait forger l’année précédant ces réjouissances et pour lesquelles il avait mandé des artisans de toutes les villes”.

Le chaudron, force magique

Dans la mythologie celtique, le chaudron est un objet qui peut être associé à une force magique, comme celle de nourrir un millier d’hommes, comme le “chaudron d’abondance”du Dagda: 
Le chaudron d’abondance du dieu-druide irlandais Dagda assure le service alimentaire des banquets royaux célébrant les grandes fêtes d’ouverture des saisons du calendrier préchrétien par lequel le roi des dieux Túatha Dé Dánann montrait sa compétence à nourrir l’ensemble de la population irlandaise, de conférer le savoir universel à celui qui goûte son contenu, ou de ressusciter les morts (comme y renvoie une des plaques du chaudron, montrant un être géant plongeant un guerrier dans une cuve).
En 1891 découvert dans une tourbière la presqu’île du Jutland (Danemark), le chaudron de Gundestrup est fait de treize plaques d’argent martelé, combinant des scènes réelles et fantastiques liées entre elles selon un code qui n’a pu être entièrement percé.

Beaucoup de récits anciens font état d’un chaudron magique où les morts retrouvent la vie après y avoir été immergés, où la nourriture ne tarit jamais…
On en a retrouvé dans des tombes avec beaucoup autres objets pour accompagner le défunt dans l’autre monde

Vers une christianisation du chaudron de Dagda : le Graal

Le Saint Graal de la geste arthurienne peut être interprété comme une adaptation chrétienne de ce mythe celte du chaudon, d’où sort de la nourriture à l’infini.

Lorsque Chrétien de Troyes introduit le Graal dans la légende arthurienne (Perceval ou le conte de Graal), il est mention d’un récipient (un plat, un vase ou une coupe) dont le contenu se renouvelle sans cesse. Ce n’est qu’avec Robert de Boron qu’il devient la coupe ayant recueilli le sang du Christ. Un texte anonyme de 1220 fait de ce calice une coupe qui donne jeunesse éternelle et résurrection à celui y boit dedans. On retrouve dans l’évolution de la fonction du Graal, les principales dimensions du chaudron celte : un objet magique apportant abondance et résurrection. On note même le lien fait avec la royauté, puisqu’Arthur n’aura de cesse de le chercher. Or, il échoue, de même que son intention d’établir un royaume pacifique, uni et pérenne.

À bientôt 🧙‍♀️🧙


🌺Pour en savoir plus sur les druides

@, parcimonie des moines 

Nous l’utilisons tous les jours mais que savons-nous de l’@, autrement l’arobase, (at) ?

Qu’est-ce donc que cet étrange @ ? C’est un logogramme ! Un logogramme est un graphème unique pour signifier un mot entier.
Arobase, arobas, arrobe, escargot… en français comme dans toutes les langues la forme de l’@ lui vaut des appellations aussi fantaisistes qu’évocatrices. Du shtrudel israélien à l’apestaart (queue de singe) hollandais en passant par le snabel a (trompe d’éléphant), le kanelbulle (bâton de cannelle) suédois, ou le chiocciola italien.
Sa connotation est toujours positive.

Son histoire 

L’arobase n’est pas né avec le langage informatique. Certes, c’est en 1972 que Ray Tomlinson, inventeur du courrier électronique, lui apporte la célébrité en le choisissant comme « séparateur » d’adresse e-mail. Il choisit ce logogramme @ justement parce qu’il est quasi absent de tous les alphabets traditionnels. Il lui fallait un symbole unique et universel pour remplir cette fonction.

En fait, les origines de l’arobase sont différemment repérées selon les sources

L’origine du signe est la ligature (fusion de deux caractères consécutifs) par les moines copistes du ad latin (à ou vers en français, at en anglais) où le a et le d cursifs ont fini par se confondre, le d s’enroulant autour du a. Le linguiste Berthold Louis Ullman, à qui l’on doit cette hypothèse, date son apparition au VIe siècle.
Le mot arobase serait, quant à lui, la déformation de “a rond bas (de casse)”, c’est à dire a minuscule entouré d’un rond. 

L’utilisation de ce signe par les moines copistes résulte d’une nécessité de gain de place sur les manuscrits, ainsi ils ont transformé les deux lettres du très utilisé mot « æ » en un seul symbole. À partir du VIIe siècle, ce symbole était utilisé pour symboliser une unité de poids et de mesure appelée l’amphore, retrouvé dans les livres de comptes des marchands florentins.

Le linguiste Berthold Louis Ullman, à qui l’on doit cette hypothèse, date son apparition au VIe siècle.

D’autres pensent que « arobase » viendrait de l’arroba (en castillan et en portugais), de arrova (en catalan), représentant une unité de mesure (allant de 11,5 à 15 kg) en usage en Espagne et au Portugal, mesure symbolisée par l’@.

Ou encore d’un terme arabe signifiant « le quart », représentant un quart de quintal, soit 25 livres, (équivalent à 11,5 kg et 12,5 kg en Aragon). L’arobase servait alors aussi d’unité de volume pour les liquides dont la quantité variait selon les provinces.

On retrouve de façon certaine l’Arroba en Espagne dès 1088

L’arobase s’est réellement répandu au XIXe siècle, lorsque les États-Unis ont commencé à l’utiliser pour noter le prix unitaire des marchandises, remplaçant le mot « at » (à), qu’ils lisent d’ailleurs toujours de la même manière aujourd’hui, notamment dans les adresses mail ou pour donner la localisation d’un concert par exemple (live @ New York). Ainsi, au XIXe siècle, il était courant de trouver aux États-Unis des écriteaux renseignant du prix des marchandises tel que “@ 20 $”. C’est pour cet usage comptable que ce signe est apparu sur les claviers des machines à écrire américaines dès 1885.

Renaissance en 1971

Ray Tomlinson, l’inventeur de l’e-mail, cherche un signe pour séparer les 2 parties de l’adresse e-mail.
“J’ai simplement passé en revue le clavier pour en trouver un qui n’apparaisse dans aucun nom propre, afin de ne pas créer de confusion“.
Son choix s’arrête sur le @, qui se trouve sur la touche P de son ordinateur et qu’il actionne par le raccourci Shift + P
Il a alors l’idée de l’utiliser comme séparateur dans les adresses électroniques, car il ne figure dans aucun alphabet et donc dans aucun nom propre ni aucun nom de domaine.

Finalement

Quoi qu’il en soit, le nom français préconisé par la délégation générale à la langue française pour ce caractère est le terme arrobe. 
Le monde universitaire et informatique à l’origine de son expansion mondiale parle plus volontiers d’arobase, terme qui, en français, semble le plus employé. 

À bientôt ! @@@ 

“Avec les rêves aussi on peut faire des confitures. Il suffit d’ajouter des fruits et du sucre.”S.Jerzy Lec

Les origines de la confiture

Nous, les Français, serions les champions de la confiture en Europe…
Et nous pouvons commencer à nous régaler de celles que nous avons préparées cet été !
On dit de moi que je suis la Reine des confitures et des gelées: il est vrai que j’en fais même de savoureuses avec les épluchures de pommes 🍎 ou les calices de fraises🍓 

Mais, avant d’arriver sur nos tartines, la confiture a connu une longue histoire.

L’Antiquité : Pline L’Ancien. 

C’est en 73 après J-C que l’on évoque pour la première fois l’idée de cuire des fruits dans du miel, du sirop ou du vin, c’est Pline l’Ancien qui aborde les recettes de conservation de l’époque dans son livre “Histoire Naturelle”, qui consistait à faire cuire les fruits les plus fragiles tels que la fraise, l’abricot ou la mûre dans du miel ou du vin pour pouvoir les garder plus longtemps.  

Les Croisades

Par l’intermédiaire du monde arabe, le sucre arrive en Europe, et c’est au Moyen Âge que l’appellation “confiture” voit le jour. Ce terme désignait toutes les confiseries réalisées à partir d’aliments cuits dans du sucre ou du sirop de miel comme par exemple les bonbons, les fruits, etc…

La confiture que l’on connaît aujourd’hui, était appelée : “électuaire” qui provient du latin “eleucterium” qui signifie “médicaments à lécher”. Ce terme vient de la pharmacopée mésopotamienne et en fait donc un médicament (ancêtre de nos gélules actuelles). Très apprécié lors des grands banquets, trop riches en viandes, les “électuraires” sont, à l’époque, considérés comme des médicaments et produits de luxe réservés à l’aristocratie.

Nostradamus

En 1555, Nostradamus publie le Traité des fardements et confitures. Cet ouvrage composé de 31 chapitres propose les conseils de préparation de la confiture, et en tant que médecin, propose des recettes aux vertus curatives.
Mais le sucre était denrée très coûteuse et réservée à l’Aristocratie.
En outre, ce qui poussait dans les arbres (proches de Dieu) était réservé à la noblesse et Le “petit peuple” devrait se contenter de tout ce qui poussait dans la terre : les légumes. 
Longtemps, le sucre sera considéré et utilisé comme médicament. 

Médecin, Nostradamus lui attribue logiquement des vertus médicinales. Et ses recettes de confiture ont des destinations thérapeutiques, pour soulager le foie, chasser la mélancolie (confiture d’écorce de buglosse)…
La transformation de fruits et de légumes en confiture est aussi une bonne façon, à l’époque, de les conserver.

Et pour vos papilles, voici une recette de Nostradamus

XIXème siècle, notre confiture

la confiture se banalise au début du XIXème siècle, à la découverte du sucre de betterave. En effet, la betterave sucrée étant beaucoup moins chère et plus rapide à produire, la confiture ne se limite donc plus à la noblesse.  

Aujourd’hui, la méthode de conservation classique est réalisée avec du sucre blanc cristallisé, et la quantité de sucre doit être suffisante pour assurer une conservation parfaite du fruit ! Comme Nostradamus l’a dit : 50% de fruits pour 50% de sucre ! Grâce à ce conseil, toute confiture est réalisable et se conserve facilement et lontemps.

Ce n’est plus médicament mais délices que l’on mange volontiers au petit déjeuner ou au goûter …
Exquis si vous les faites vous-même !!

À bientôt! 🍒🍓🍊🥖