Les voyages ménagent d’imprévisibles surprises…

Je l’ai raconté déjà, j’ai vécu et enseigné au Japon.

Une période de ma vie dont je garde de magnifiques souvenirs, souvent touchants, parfois drôles et… celui-ci :

Après avoir passé 2 mois dans un « dormitory » et obtenu mon visa de travail, j’avais enfin trouvé ma maison , à 500 m de l’Institut franco-japonais où j’enseignais.
Plus modeste que celles de la photo ci-dessus, mais exactement du même style, adossée à un rocher, et dans une minuscule ruelle, où travaillaient le fabricant de tatamis,le professeur de danse japonaise en kimono, et la musicienne de koto,un instrument de musique traditionnel.

La maison n’avait pas été occupée depuis plusieurs mois et je commençai donc par inspecter minutieusement chaque pièce car nous étions en juin, la saison des pluies, et nombreux sont les insectes qui hantent les lieux inhabités …

Je rêvais de mon premier « ofuro », bain japonais traditionnel, présent dans toutes ces maisons anciennes….

Mais, au fond de la baignoire,…… Omukade 大百足

Autrement dit, un scolopendre, mille-pattes géant d’une vingtaine de cms..

Comme beaucoup de nuisibles, il apparait à la saison des pluies .

S’il se contentait de se promener dans les maisons, on pourrait -peut-être- apprendre à vivre avec ce charmant animal. Mais il refuse la cohabitation et attaque quiconque ose le déranger. 
Et sa morsure fait 10 fois plus mal d’une piqûre d’abeille ! Et, rarement, provoque une nécrose.
Il faut plus qu’un coup de balai pour le chasser, car le mukade est très territorial !!

Tout cela, bien sûr, je l’ignorais lorsque j’ai découvert ce monstre et j’ai appelé ma voisine, une vieille dame japonaise qui m’en a débarrassée à l’eau bouillante, 
seule solution efficace, semble-t-il…

Les légendes japonaises qui entourent les OMUKADE

Ils sont un symbole populaire parmi les samouraïs de la période Sengoku car ils ne reculent  jamais et sont extrêmement agressifs. On les appelle alors  « yokaï », monstres des légendes japonaises.

Voici celle qu’une amie me raconta plus tard et que j’ai retrouvée ici.

😉l’occasion pour vous de décrypter le passé simple …Omukade 大百足

Dans cette légende, se retrouvent les 5 éléments de la culture japonaise (terre, eau, feu, air, vide).
Ce monstre géant serait aussi le messager du dieu Bishamon Ten (l’un des sept dieux du bonheur).
Mais Omukade,Yokai de la terre, symbolise également la richesse, puisque « mille pieds », et il est le protecteur des ressources minières.

Dans la région d’Aichi, existe une superstition pour empêcher la multiplication des mukade:
écrire une phrase avec le nom de Tawara.

😂😂 je n’ai jamais essayé…

À bientôt !! 🐛🐛🐛🐉🐉

Shichi-go-san au pays du Soleil Levant

 Célébration des 7 ans de la fille d’une amie

Le Japon est un pays très surprenant car le Moyen-Âge et le XXIème siècle cohabitent joyeusement, selon le quartier de Tokyo que vous visitez.

De très nombreuses traditions continuent à y être célébrées, notamment celles concernant les ancêtres et les enfants.

Et les japonais sont d’ailleurs restés de grands enfants lorsqu’il s’agit de faire la fête ..

Origines de la fête shintoïste Shichi-go-san ( sept-cinq-trois )

C’est le nom de la fête des jeunes enfants qui célèbrent leurs 3 et 7 ans pour les filles et 5 ans pour les garçons.

Elle a normalement lieu le 15 novembre mais les familles célèbrent cet événement à leur convenance, entre septembre et la mi-décembre.

Son origine est très lointaine car elle est née à l’ère Heian, (VIII-XIIème siècle), une époque où les enfants mouraient souvent en bas-âge.

Les enfants de moins de 7 ans étaient alors sous la protection des dieux et n’étaient pas considérés comme des personnes : 

Il fallait donc remercier les dieux de leur permettre de grandir, en les purifiant au temple shintoïste, ainsi étaient-ils désormais hors de danger.

Le choix de chiffres impairs porte bonheur.Encore aujourd’hui, les japonais attachent en effet une grande importance aux jours « fastes ou néfastes  » !

La date du 15 novembre serait ainsi l’une des plus chanceuses du calendrier shintoïste.

Déroulement de la fête 

Filles et garçons de 3 ans portent, pour la première fois, des kimonos.

À 5 ans, les garçons porteront leur tout premier Hakama (kimono masculin). Enfin, à 7 ans, les filles pourront échanger  la corde de leur kimono contre le traditionnel obi.

Ils se rendent dans un sanctuaire Shinto pour y prier Ujigami, la divinité de la famille et reçoivent  le Chitose Ame (bonbon de mille ans), à la forme longue, fine et de couleur rouge et blanche, dans un emballage ayant pour motif une grue et une tortue, symbolisant santé et longévité (selon un vieux dicton, les grues vivent 1000 ans et les tortues 10 000 ans).

À bientôt,dans 2 semaines  …🎌 🥢 ⛩